F4 Espoirs : Villeneuve renverse Bourges, le BLMA passe dans l'angoisse

Deux salles, deux ambiances pour cette rencontre entre les deux premiers de la saison régulière Espoirs ou plutôt deux mi-temps, deux matchs. Le premier très clairement est en faveur de Bourges qui prend les commandes au tableau d'affichage grâce notamment à un 11-0 initial signé Clémence COLLIN, Maëwenn POILVE de loin, Alicia TOURNEBIZE et Mathilde SELLE. Et si les premières rotations Tango permettent aux nordistes de revenir collectivement à 11-9 puis 18-16, les deux fois par Rose BOISNEL, la machine berruyère se remet en marche pour retrouver plus de 10 points d'avance et atteindre la mi-temps sur la marque de 43-31. Et comme au passage Chloé PINEL et Rose BOISNEL comptent déjà 3 fautes depuis quelques minutes déjà, tout semble rouler pour Bourges qui ne se contente pas de mener mais déploie un très joli jeu, propre, avec une circulation de balle presque exemplaire. On aura noté au passage avec inquiétude et regrets la sortie de la Capitaine nordiste Aziliz LE GUEN sur blessure...

Mais voilà : c'est la mi-temps. Et les mi-temps réservent souvent des surprises... En l'occurrence un 2-11 en faveur de Villeneuve d'Ascq qui revient ainsi à 45-42 grâce à Maeva GAUFFRENET de loin. Comme après les premières rotations en début de rencontre, Bourges parvient à se remettre et à reprendre un peu d'oxygène au tableau d'affichage (53-45, 25ème) mais cela ne suffit pas car ce sont bel et bien les nordistes qui ont mis la main sur le ballon depuis l'heure des citrons.

La nouvelle bascule se fait après l'égalisation à 57-57 puis à 60-62 grâce à Jade BOBOZO les deux fois et enfin à 62-69 avec les apports de Clara CAUSEUR de loin, Rose BOISNEL et Lise FANGNIGBE. Et même s'il reste alors 4 grosses minutes, cette fois Bourges ne s'en remettra pas et le dernier rapproché à 75-79 (Chloé COLLIN de loin) ne restera qu'une simple anecdote.
Après avoir été totalement dominé par une excellente équipe de Bourges en première mi-temps, Villeneuve renverse donc la table et s'impose finalement sur la marque de 85-80 et à l'issue d'une très belle rencontre digne d'une demi-finale Espoirs.

> Quelques photos de la rencontre par ici...

Bourges 80 - Villeneuve d'Ascq 85 (22-17, 19-14, 19-26 et 20-28)
Pour Bourges : ROUSSELIERE 3 pts, COLLIN 15 pts, POILVE 12 pts, SELLE 21 pts et TOURNEBIZE 8 pts puis BAMBA 3 pts, BOURGOIS 3 pts, LOUBIBET 2 pts, Am. MANE 4 pts, An. MANE 6 pts, LEFEVRE 3 pts et SERVOIN
Pour Villeneuve d'Ascq : GAUFFRENET 12 pts, BOBOZO 5 pts, PINEL 13 pts, KOUADIO 9 pts et LE GUEN puis CAUSEUR 20 pts; FANGNIGBE 6 pts, BEYAERT 4 pts, BOISNEL 12 pts, MEYITANG MOMO NAGUE 4 pts, IGUAL et LUTBERT

Marine SOUVERAIN (coach Villeneuve d'Ascq) : "Qu'est-ce qu'il s'est passé à la mi-temps ? En fait, un match n'est jamais terminé au final. Un match c'est 40 minutes, c'est ce qu'on a dit dans le vestiaire. On a déjà connu des situations où on était derrière et on a su toujours remonter, donc pourquoi pas aujourd'hui. On a joué face à une très belle équipe de Bourges et je pense que le match était agréable pour tout le monde, tant pour le public que pour nous et les joueuses aussi. Voilà, je tenais quand même aussi à féliciter Bourges pour leur match. Nous, on est très contents d'aller en finale et puis voilà, on va aller chercher le plus beau des métaux pour demain. Oui on a réussi à gérer les absences et la blessure. Un groupe quand il est toujours dos au mur, c'est là qu'on voit ses qualités et les Filles ont été extraordinaires aujourd'hui. Même si on n'avait pas tout le monde à 100%, tout le monde a été là les unes pour les autres et avec les autres. En fait, c'est ça qu'on va retenir. Non, je ne pense pas que nous soyons favoris pour dimanche parce qu'en fait, c'est 50-50. Et peu importe que ce soit Basket Landes ou Montpellier, ça sera équivalent, je pense."

Benoît PEYROT (coach Bourges) : "Tout se passait bien jusqu'à la mi-temps, oui. On a un petit trou d'air qui commence à augurer un peu de ce qui va se passer, on se remet, on repasse à plus 12, donc oui la première mi-temps est plutôt efficace, on va dire, Bonne parce qu'on est dans ce qu'on arrive à faire, c'est-à-dire mettre du jeu rapide, mettre la balle à l'intérieur, etc. Et en deuxième, on a moins bien couru, parce qu'on a encaissé beaucoup aussi, beaucoup plus que sur la première, parce qu'on a eu des difficultés à tenir Causer qui a fait un énorme match, en tout cas en deuxième mi-temps. Elle a pris les "clés du camion" comme on dit et puis et puis elle a fait jouer son équipe. On a eu du mal à rester dans l'énergie, on a ces moments de up and down qui sont trop marqués en tout cas pour prétendre à gagner des rencontres de ce niveau. Grosse déception forcément parce que je pense qu'on a malgré tout produit un beau basket sur ce match-là. Ça ne penche pas de notre côté voilà pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure mais c'est la triste réalité du sport, comme on dit. Maintenant il y a une troisième place, elle compte, forcément. Je pense qu'on réalise une belle saison, donc il ne faut pas terminer sur une mauvaise note. Ce serait bien."

Eh bien mes aïeux, quelle soirée ! Après avoir pesté contre une organisation incapable de prévoir... un micro pour la présentation des équipes, obligeant ainsi le Commissaire de la Fédération à s'époumoner pour faire respecter la minute de silence à la mémoire du jeune monégasque Lorenzo RENOU, voilà qu'on s'est fait franchement très peur dans cette fin de match face aux valeureuses landaises !

Parce qu'en première mi-temps franchement, excepté les 2 premières minutes de chauffe (3-0 puis 5-4), tout allait bien. Il faut dire qu'Anouk BRUN avait enfilé sa tenue de gala pour dynamiter son adversaire à coup d'actions individuelles (6 des 11 premiers ppppppoints du BLMA) ou plus collectives, entraînant derrière elle toute son équipe. 6-11 par puis 8-18 et 13-24 dès la 11ème, 15-33 à la 15ème et même 23-40 à quelques secondes de la mi-temps : voilà qui semblait gage d'une soirée tranquille.
Mais voilà : c'était sans compter sur l'orgueil des Filles du Sud-ouest, les fameuses "valeurs maison" auxquelles fait allusion ci-après leur coach Vincent JOLY. C'est maintenant Basket Landes qui marche sur les lattoises, leur prenant tous les rebonds y compris les rebonds offensifs (mention spéciale Leana DOSSO), s'offrant ainsi des 2èmes, 3èmes ou 4èmes chances et obligeant Léo BOUTEILLER à se lever de son banc pour pousser une gueulante comme rarement. Du coup, ça recolle au score et ça recolle même grave puisqu'à l'issue d'un 17-1 encore improbable 10 minutes plus tôt c'est Basket Landes qui se retrouve en tête à 58-54 ! Au passage, les locales ont déjà perdu depuis un bon moment Aissatou KEITA, priée de regarder le combat de loin après 5 fautes.

Il reste alors 3 minutes à jouer, 3 minutes irrespirables au cours desquelles les landaises portées par une Emma DECHANOZ de gala elle aussi (20 points dont 13 en deuxième mi-temps) vont mener 60-58 puis 62-60 (Zoé URIARTE par deux fois), mettant à chaque fois une énorme pression sur les locales qui parviennent pourtant à rester en vie grâce à Anouk BRUN (60-60 puis Fanta KEITA (62-62). La lumière finalement viendra finalement d'Anouk BRUN marquant d'un tri primé son panier sans doute le plus important de la seconde mi-temps et de Léa MARTIN elle aussi de loin. A 70-65 pour le BLMA, on peut enfin souffler. Mais "le coup passa si près que le chapeau tomba", comme l'écrivait Victor HUGO.

> Quelques photos de la rencontre par ici...

Basket Landes 65 - BLMA 70 (13-21, 12-19, 16-11 et 24-19)
Pour Basket Landes : DIALLO 8 pts, CHEMIN 5 pts, URIARTE 15 pts, NDAYE 2 pts et WADE GISSE 2 pts puis DECHANOZ 20 pts, DARRIEUTORT 5 pts, DOSSO 3 pts, CAILLE ALLAH RABAYE 2 pts, LAMBERT 3 pts, MERCIER et BROUSTE
Pour le BLMA : BRUN 22 pts, MARTIN 7 pts, TAGAYI 4 pts, A. KEITA 3 pts, MICHEL 5 pts puis SAILLARD 6 pts, KAVOKA 5 pts, F. KEITA 10 pts, ONGOLY 8 pts et GUAY. PEETERS dnp

Emmanuel HOERTER (coach BLMA) : "Qu'est-ce qu'il se passe à la mi-temps ? Bonne question, parce que c'est vrai qu'on est serein, qu'on n'a pas laissé grand-chose à Basket Landes en première mi-temps, effectivement. Et puis finalement, on sait que Basket Landes a du cœur et ne lâche pas souvent les choses, et c'est ce qui s'est passé, petit à petit, à la grinta, à l'envie. On a eu un bon moment de flottement offensif où on était dans ce qu'on ne voulait pas, des tirs pas trop construits, laisser Basket Landes jouer tout terrain, Preque plus de rebonds ni de situations, c'est ce qu'on voulait éviter et malheureusement, on est un peu tombé dedans. ça nous met en danger et les rebonds un peu intermédiaires, où elles y sont allées, nous ont sauté dessus, tout ça on n'est pas trop habitué à ça, C'est vrai et c'était difficile de sortir de la nasse. Et effectivement, quand notre adversaire a deux ou trois tentatives par possession, et bien c'est plus risqué qu'on en prenne une. C'est aussi les lois du Final 4 : il n'y en a pas, tout le monde peut le gagner, tout le monde peut le jouer, et ça dure 40 minutes ! Un match c'est long et là c'était long... On revient de loin quand même, parce que passer derrière et repasser devant, c'est aussi faire preuve de force de caractère. On a quand même fait le boulot avec des patronnes. Je suis très très fier de ce qu'elles ont pu faire dans l'énergie et l'envie en tout cas. Évidemment on a des petits trucs à améliorer niveau basket mais dans ce qu'elles ont pu montrer, notamment le caractère, c'est top et c'est à la hauteur d'un Final 4 à la maison en tout cas."

Vincent JOLY (coach Basket Landes) : "Qu'est-ce qui prédomine entre la déception d'avoir quand même finalement perdu ou la satisfaction d'être quand même revenu dans un match où on était quand même très mal engagé ? Il n'y a rien qui l'emporte en fait. Je viens juste de dire aux Filles que j'étais à la fois déçu de le laisser échapper alors qu'on l'avait quand même pas trop mal en main et qu'on a été pas loin de la faire mais aussi très fier d'elles parce qu'être revenu de moins de 20 points contre le Champion de France qui a joué toute la saison en NF1 et qui a 5 internationales, il fallait le faire. Ça aurait été facile de lâcher et de dire « c'est trop dur pour nous » mais on est revenus. On a largement dominé la deuxième mi-temps. Grâce à quoi ? Je pense qu'on a été… je ne sais pas, j'ai senti qu'on avait la trouille au début du match. On ne jouait pas... On a fait appel à nos valeurs "maison", à notre fonds de commerce un petit peu local. C'est-à-dire qu'on est monté très très haut. On est revenu. On a été beaucoup plus dans l'intensité, on a été beaucoup plus dans le combat, on est allé chercher des deuxièmes chances sous leur cercle. On a relancé davantage, on a été plus sur les lignes de passe, je crois qu'on s'est plus libérés aussi, tout simplement. On a été un peu plus conquérants, c'est plus mental qu'autre chose. A un moment donné, il y a eu une bascule qui s'est faite dans la tête. Malheureusement, à +4 on perd deux balles, on veut jouer vite et on se débarrasse du ballon sans véritable raison. Et puis là, elles égalisent et après, c'est un coup de dé, il y a un petit chassé-croisé. On prend ce tir à trois points avec la faute antisportive à une minute de la fin alors qu'on est à égalité. Le match se plie sur ce coup-là, c'est un petit peu sévère d'ailleurs. Mais bon, c'est pareil, on fait une erreur défensive, c'est cruel. Demain, ça va être dur. Ça va être dur parce que Bourges, on les a déjà jouées deux fois cette année, qu'on a buté sur elles, même si on pour le match chez nous on est à égalité, je crois, à la fin du troisième quart. Le match chez elles, on est devant à la mi-temps. Souvent, on a peiné contre leur taille. Elles aussi, je pense qu'elles doivent être très déçues. Elles vont tout faire pour revenir avec une médaille. Mais nous aussi, on va faire la même chose ! On fera de notre mieux d'eux-mêmes pour essayer de ramener quelque chose."