Géraldine BERTAL (Charnay): "Un projet comme celui d'Aix, beaucoup en parlent mais peu le font"

Quelques personnes importantes égayent et balisent ma route dans le milieu du basket, que ce soit pour leur talent ou pour ce qu'elles ont fait sur le terrain mais aussi pour ce qu'elles sont en dehors. Géraldine BERTAL en fait partie. Alors à quelques heures de retrouver "Gé" à Aix pour un excitant Pays d'Aix - Charnay, l'occasion est trop belle de faire avec elle un petit tour d'horizon. De retour de l'entraînement et avant de se mettre à table, la néo-charnaysienne a gentiment livré quelques impressions.

• Géraldine bonjour, comment vas-tu ?
Très bien et toi?

• Aussi! Un petit retour quelques mois en arrière pour solder une saison villeurbannaise plus difficile que prévue ?
Moins évidente que prévue en effet...

• Comment as-tu atterri à Charnay ?
J'ai été contactée par le club, dirigeants et coach. Leur projet m'a séduite, la situation géographique par rapport à Lyon aussi ainsi que la présence de coéquipières avec qui je m'entends particulièrement bien!

• Vous débutez par deux défaites face à des favoris mais de 2 points (EBLO à l’extérieur) et 4 points (Roche-Vendée chez vous), sans compter celle en Coupe de France pour 2 points face à Nice équipe de LFB. Comment expliques-tu cela ?
Je ne vais pas te refaire chaque match mais on n'est pas passé loin à chaque fois. On est dans "l'objectif défensif", comme dirait le coach. Maintenant, le groupe doit apprendre à gagner.

• Avec Charlotte DUCOS et Julie LEGOUPIL, avez-vous reformé un gang d’anciennes lyonnaises ?
On est toujours restées en contact même si nous n'évoluions plus dans les mêmes équipes. Nous n'avons pas reformé le gang, nous tentons de le sublimer!

• Leur présence a-t-elle joué un rôle dans ton arrivée à Charnay ?
Bien sûr!

• Quel est votre objectif collectif cette saison ?
Officiellement, le maintien. Officieusement, je pense que l'on peut surprendre et espérer mieux.

• Et à titre personnel ?
Prendre du plaisir, apporter mon expérience. Jouer tout simplement.

• En tant qu’ancienne aixoise de 2001 à 2003, as-tu suivi les déboires du Pays d’Aix cet été ?
Malheureusement oui...

• Tu vas revenir samedi à Aix. Quel souvenir conserves-tu de tes deux années à la Pioline ?
Il y en a beaucoup et je pourrais en parler pendant longtemps. Mais l'accueil des supporters et du public aixois après le gain de la Coupe d'Europe à Samara a été un GRAND moment.

• Arrives-tu souvent à placer dans la conversation « Géraldine BERTAL, vainqueur de la Coupe d’Europe » ?
Bien sûr, regarde ci-dessus LOLLLLLLL. Plus sérieusement, non... Tu me vois à la sortie des classes "bonjour Géraldine BERTAL, vainqueur de la Coupe d'Europe"??!!

• Que penses-tu du projet de Damien LEROUX de refonder quelque chose sur une équipe extrêmement jeune essentiellement issue du Centre de Formation?
C'est ambitieux et intéressant de voir un coach oser le faire. Dans les dires, beaucoup ont cette volonté mais très peu le font.

• Aurais-tu pu faire partie d’un tel projet et être un peu comme tu l’as été à Lyon lors de la montée la joueuse d’expérience sur laquelle compte l’équipe pour faire progresser les jeunes ?
Pourquoi pas...

• Avec les absences conjuguées pour blessures de Natty CHAMBERTIN et Justine BARTHELEMY, le secteur intérieur des aixoises sera certainement affaibli. Soirée tranquille en perspective?
Certainement pas! Ils ont une joueuse américaine de très grande qualité qu'on ne peut pas sous-estimer.

• Avez-vous travaillé cette rencontre spécifiquement ?
Je te dirai ça après le match!

• Quel regard portes-tu maintenant sur la LFB ?
Honnêtement aucun, je n'ai pas tellement le temps pour ça!

• Que penses-tu de la situation de ta sœur Élodie et de quelques autres joueuses majeures de LFB qui sont à ce jour sans club ?
Je trouve ça surprenant d'en arriver là... J'espère qu'elle trouvera une solution très rapidement, ainsi que toutes les joueuses sans club.

• Excepté pour ta maternité, tu n’as jamais fait de pause dans ta carrière comme l’a fait par exemple Sabrina REGHAISSIA ou semble vouloir le faire Aurélie BONNAN ou d’autres encore. N’as-tu jamais ressenti aucune lassitude ?
Aucune. Mes maternités ont été une chance. Elles m'ont permis d'éviter cela et de prendre le recul nécessaire pour apprécier la chance que j'ai de vivre de ma passion.

• Maman de deux enfants et joueuse professionnelle, est-ce toujours facilement gérable ?
Te dire oui serait mentir, mais la vie d'une maman est généralement synonyme d'organisation et d'anticipation. Une fois que tout ça est contrôlé, tout roule.

• Quelle est la plus grande difficulté ?
Gérer la "non-récupération"!

• Après une saison en NF1, trois en LF2 et huit en LFB sans oublier deux expériences à l’étranger à Burgos (Espagne) et Herner (Allemagne), quel regard portes-tu sur ta carrière ?
Je ne regarde pas tellement en arrière si ce n'est lorsque l'on m'interroge sur mon parcours. J'ai fait des choix, je les ai assumés et donc bien vécus. J'ai voyagé, j'ai rencontré des personnes extraordinaires, joué avec des virtuoses du basket, connu d'autres cultures et d'autres façons d'appréhender mon sport. Quelle chance!

• Je suis bien obligé de te poser la question : est-ce ta dernière saison en tant que joueuse ?
Je ne pense pas.

• Tu me disais en mai 2009 ( !) « le dépassement de soi-même m'anime encore trop pour penser à la retraite... Et puis je ne fais pas mon âge... On pense toujours qu'Elo est l'aînée ». Toujours d’actualité ?
Toujours!! Incroyable, non?

• Comment envisages-tu l’après-basket ?
Je vis le moment présent, je n'arrive pas à me projeter. Je sais seulement que je profiterai de ma famille.

• Quand tout sera fini, resteras-tu dans le milieu, comme coach, agent ou dirigeante par exemple, ou tourneras-tu définitivement la page de la balle orange ?
Vraiment je n'en ai aucune idée!

• Où feras-tu ton jubilé ?
Je n'y ai jamais pensé... Tu as une suggestion à me faire?

• Je te promet d'y réfléchir mais il semble que j'ai encore un peu de temps. Que peut-on te souhaiter ?
Le meilleur, tout simplement!

• Le dernier mot t’appartient…
Merci à toi et à tous ceux qui me soutiennent et me suivent. Ça me fait toujours un immense plaisir.

Visiblement, ce n'est pas fini et c'est une heureuse nouvelle! A samedi Géraldine, pour un match à la saveur particulière!