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René COMES: "Nous allons tirer le BLMA vers le haut, pas vers le bas"



Candidat unique à sa propre succession, René COMES a très gentiment accepté de répondre à mes questions. Après une petite mise au point liminaire permettant de balayer quelques traces résiduelles éventuelles d'incompréhensions antérieures - chacun ici connaît mes positions - ce sont 2 heures d'entretien qui ont suivi. Vous en trouverez ci-dessous le résultat.

• Ce n’est un secret pour personne : nous n’avons pas la même vision pour ce club et nous nous sommes affrontés plusieurs fois. J’ai critiqué ce que vous faîtes et vous avez critiqué ce que j’ai écrit, du moins ce que l’on vous a communiqué de ce que j’ai écrit. Pourquoi avoir accepté de répondre à mes questions aujourd'hui ?
Vous le savez, je ne suis jamais intervenu au sujet de ce que vous écrivez. C'est votre liberté de blogueur. Vous avez parfois écrit des choses désagréables à mon encontre (certains prennent d'ailleurs parfois plaisir à mettre l'accent sur ce que vous avez pu écrire de désagréable) et nous nous en sommes expliqués entre "quatre-z-yeux" car mes enfants avaient été peinés. J'ai parfois eu l'impression d'ailleurs que vous parliez de moi au travers de ce que certains vous disaient de moi. En tout cas, vous êtes adhérent de ce club, vous avez demandé le renouvellement de votre adhésion et pour la première fois depuis 5 ans vous avez demandé à me rencontrer: j'ai accepté de suite.

• Vous avez assisté lundi au France – Espagne masculin à l’Arena. Qu’avez-vous pensé de cette rencontre et de cet évènement ?
Je n'ai pas participé à son organisation mais j'ai été un des facilitateurs au moment de prendre les premiers contacts entre la Fédération et les acteurs locaux. Tout ce que je peux vous dire, c'est que chaque fois que l'on parle de basket de haut-niveau à Montpellier je suis très heureux!

• Faudra t’il un jour prochain choisir entre une équipe féminine et une équipe masculine à Montpellier ?
La question s'est posée de la reconstruction d'une équipe masculine de haut-niveau, notamment avec la participation de Louis NICOLLIN et à l'occasion de l'attribution des wild-cards de la LNB. Néanmoins, ce projet est resté sans suite pour différentes raisons sur lesquelles je ne m'étendrai pas. Ce que je peux en tout cas vous dire, c'est que la volonté de Georges FRECHE était d'avoir au sein des clubs "élite" de la région une équipe féminine. Pour l’Agglo, c'est le basket et c'est à Lattes. A ce titre, je tiens à préciser que contrairement à ce que l'on pourrait croire je suis triste de ce qui arrive au Perpignan Basket. Nous aurions été la seule Ligue avec deux clubs au plus haut niveau et loin de nous affaiblir cela nous aurait poussé à encore plus d'exigence.

Bilan et perspectives sportives:

• 4 mois après, jour pour jour, que vous reste t’il de cette finale face à Bourges ?
Une grande amertume... Aujourd'hui encore nous cherchons ce qui a pu se passer. Peut-être Bourges est-il plus prêt que nous à ces rencontres de très haut niveau...

• S’il fallait rejouer cette série de 3 rencontres et si vous pouviez changer une seule chose dans l’organisation, l’approche de l’évènement, la gestion du groupe, que changeriez-vous ?
Nous réfléchissons depuis cette finale mais comme je vous le dis nous n'avons pas identifié d'élément si évident. On aurait pu imaginer par exemple une mise au vert mais Valéry DEMORY n'est pas un grand adepte de cette pratique d'ailleurs peu courante dans le basket.

• La plus belle équipe présentée depuis 10 ans, l’avantage du terrain et un Bourges ayant vécu une saison très perturbée par les blessures n’a pas suffi. Pensez-vous qu’une si belle occasion puisse se représenter ?
Quelles que soient les conditions, favorables ou non, le résultat n'est jamais acquis. Prenons quelques exemples récents. Dans le basket bien sûr avec par exemple notre première victoire en Coupe de France alors que nous sommes privés d'Alicia POTO et Iva PEROVANOVIC ou celle d'Arras la saison suivante face à Bourges. En dehors du basket aussi puisque nous pourrions citer le couronnement de Castres contre Toulon la saison dernière en rugby. C'est ce qui fait que les choses sont belles en sport: ce ne sont pas des mathématiques!

• La victoire en Coupe de France, la deuxième en 3 ans : véritable joie ou crise évitée de justesse ? Quelles auraient été les conséquences d’une seconde défaite et d’une saison superbe mais sans titre ?
Simple hypothèse puisque nous l'avons emporté. Vous le savez, en sport à Montpellier on ne joue pas pour ne pas descendre: on vise l'excellence. Quoi qu'il ait pu se produire, cela n'aurait rien enlevé en tout cas à tout ce qui a été fait de positif.

• Cet été, l’équipe a été profondément remaniée et paraît surtout, sur le papier en tout cas, moins forte: Ingrid TANQUERAY succède à Edwige LAWSON, Fleur DEVILLERS et Gunta BASKO remplacent b[Ana LELAS et Kristen MANN. Quels seront les objectifs du club cette saison ?
Nous avons prévu une baisse des ressources liées au sponsoring pour le budget de la saison qui va s'ouvrir. De ce fait, le recrutement a été fait en conséquence. On ne peut que saluer et respecter la décision d'Edwige LAWSON de mettre un terme à sa carrière mais des "Edwige-LAWSON", il n'y en a que deux en France: la "notre" et Céline DUMERC. Peut-être sent-on venir derrière Romane BERNIES ou Olivia EPOUPA mais c'est encore un peu tôt. Ingrid TANQUERAY n'est donc pas Edwige LAWSON. Mais attention: ce n'est pas n'importe qui non plus! Gunta BASKO, quant à elle, présente le grand avantage de pouvoir évoluer ponctuellement à plusieurs postes.
Pour répondre à votre question sur nos objectifs, je ne dirai qu'une chose: quand on s'engage, c'est pour aller le plus loin possible dans chacune des compétitions. Et quand je dis cela c'est y compris l'EuroLigue, compétition pour laquelle nous visons au moins un 1/8ème de finale. Nos objectifs ne sont pas déterminés par les considérations financières.


• Le BLMA n’a pas trop de mal à attirer de jeunes joueuses prometteuses mais en a en revanche beaucoup à les intégrer. Citons les derniers cas : Lidija TURCINOVIC qui n’a quasiment pas joué en Ligue, Ana CATA CHITIGA que nous n’avons pas souhaité conserver mais qui a fait une belle préparation avec les Bleues ensuite et le cas le plus flagrant de Diandra TCHATCHOUANG que tout le monde savait être une véritable bombe mais qui n’a explosé qu’une fois que nous ne l’avons pas conservée elle non plus. Sans parler de Bérangère DINGA MBOMI, originaire d’ici mais qui a préféré signer à Aix en L2 plutôt que de prendre le risque de revenir dans son club. Sans faire du cas par cas, quelle est la part de ces échecs que vous attribuez aux joueuses, à l’encadrement sportif du BLMA et à l’institution BLMA elle-même ?
Ana est une bonne joueuse et une excellente coéquipière mais elle n'a pas su s'imposer physiquement. Diandra revenait de blessure lors de sa saison chez nous et il valait mieux qu'elle parte pour acquérir du temps de jeu. On peut nous le reprocher mais ça a été un choix. Lidija doit nous apporter plus cette saison. Chaque cas est différent...
Il y a néanmoins une joueuse que vous ne citez pas mais que dont souhaite dire deux mots: Linda BOUSBAA. Pour diverses raisons - qui ne sont d'ailleurs pas forcément de sa faute à elle personnellement - cette joueuse a gâché sa carrière, du moins le début. Mais ce que je tiens à vous dire, c'est que je ferai toujours respecter les contrats et les droits du club. Je n'ai rien contre elle mais c'est une question de principe.


• Les 2 coachs ainsi que la majorité des joueuses ne sont sous contrat que pour cette saison. N’est-ce pas un très gros risque en vue de la saison 2014-2015 ?
C'est un choix dicté par le principe de précaution: municipales, élections à l'Agglo, réforme des collectivités territoriales... On ne sait pas encore précisément de quoi sera fait le futur politique et économique de notre région.

Le Centre de Formation:

• Ces dernières années, l’équipe U17 du Centre de Formation a cumulé 4 Final 4 et 2 plateaux Coupe de France - dont une demi-finale - en 6 ans. Êtes-vous de ceux qui soulignent sa régularité au plus haut niveau de la catégorie ou de ceux qui pointent que jamais nous n’avons su franchir la dernière marche ?
Un peu des deux sans doute.

• Certains reprochent au Centre de faire venir quelques joueuses d’autres régions et de ne pas seulement se servir dans le réservoir régional (7 sur 11 tout de même pour l’exercice 2012-2013). N’est-ce pas compréhensible quand on connait la pauvreté de ce réservoir régional ?
Il nous faut impérativement des joueuses régionales car je vous rappelle que le Conseil Régional donne 50.000 € chaque année spécifiquement pour cela. C'est aussi un moyen d'accroître notre réservoir car dans le cas contraire, sans identification ou espoir régional d'intégrer ce type de structure, personne ne songera bientôt plus à jouer au basket dans notre région. En tout état de cause, à budget égal je privilégierai la qualité plutôt que la quantité.

• Quelqu’un qui vous est proche m’a dit il y a peu de temps que pour un club comme le BLMA, avoir son équipe Espoirs en NF3 et ses U17 France en groupe B pouvait être une politique de club tout à fait respectable. Cette personne étant maintenant sur votre liste, doit-on s’inquiéter pour le futur du Centre de Formation ?
Une fois les élections passées, nous ne parlerons plus que d'une seule voix, vous pouvez me faire confiance. Nous allons en tout cas tirer vers le haut et non vers le bas, soyez rassuré.

• Avec Guy PRAT et Valéry DEMORY, Eric LE PAPE est la seule personne du club à avoir un passé de joueur de haut niveau, un véritable crédit dans le milieu du basket et un réseau. En se privant vraisemblablement de ses services, ne craignez-vous pas d’affaiblir le Centre de Formation ?
Je vous répondrai que les cimetières sont remplis de gens qu'on pensait indispen'sables. Ce ne sont pas les hommes qui comptent mais leurs actions et leurs résultats. Je précise que cela est valable pour moi également. Je ne dirai rien d'autre sur ce sujet, c'est le choix d'Eric LE PAPE et nous avons enregistré sa décision.

René COMES, ici dans son bureau de Fangouse
René COMES, ici dans son bureau de Fangouse
• Quel doit-être le véritable objectif du Centre de Formation ?
Il ne faut pas faire de la formation pour faire de la formation. Je vous fait remarquer à ce titre que parmi les joueuses qui ont quitté le Centre ces dernières années, seule Alexia PLAGNARD évolue en LFB. Quelques jeunes filles évoluent le Ligue 2, les autres en NF1, voire NF2 ou NF3. Notre objectif doit être de nourrir les Équipes de France "Jeunes" mais aussi de sortir une joueuse tous les 2 ou 3 ans au haut niveau. Et ces joueuses, c'est important, doivent évoluer dans leur club formateur. Si nous n’obtenons pas ces résultats, nous n'aurons pas de retour sur investissement et surtout nous n'augmenterons pas notre réservoir de joueuses pour les années suivantes.
Aujourd'hui, lorsque les joueuses ont un certain niveau, elles partent pour l'INSEP ou vont à Bourges. Notre objectif doit être d'entrer en concurrence avec Bourges dans la palette des Centres de Formation.


• Certains vous reprochent – moi le premier là encore - de ne jamais – à de très rares exceptions près - être présent pour les rencontres du Centre de Formation. Que pouvez-vous leur répondre ?
Rien que pour parler du basket, je suis Président du BLMA, Président de l'Association des Présidents et je participe à la Commission d'Aménagement et de Labellisation des Centres de Formation. Je fais donc également en fonction de mes disponibilités. Il se trouve que jusqu'à maintenant j'avais également des responsables pour cette partie du BLMA et qu'ils ne m'ont jamais sollicité. Mais tout cela n'est pas satisfaisant et je pense que je serai cette saison beaucoup plus présent autour des terrains pour nos équipes de jeunes. A ce titre, vous avez pu constater pas plus tard qu'hier que j'ai ouvert la saison du Centre au CREPS avec les joueuses et leurs familles. Ce n'était pas le cas les saisons précédentes...

Les futures élections:

• En dehors du redressement financier du BLMA que personne ne peut vous contester, quel bilan tirez-vous de votre premier mandat complet ?
Deux Coupes de France en deux finales, un 1/8ème d'EuroLigue, un 1/4 de finale d'EuroCup et 3 finales de Championnat: je pense que le bilan sportif n'est pas mal non plus, malgré des premières années difficiles pour cause de redressement à assumer.

• Quel est votre meilleur souvenir, sportif ou non ?
Plus qu'un souvenir c'est sans doute la satisfaction de voir où nous sommes quand on sait d'où on vient.

• Si on ne peut contester la réussite sportive de l’équipe professionnelle, ne craignez-vous pas d’avoir tout sacrifié à ce redressement financier, au détriment surtout ces deux dernières années de la notion de club qui implique normalement convivialité, ambiance et passerelles diverses entre toutes les équipes et les départements du club?
Vous savez, chaque secteur du club avait son ou ses responsable(s). Ils ne m'ont pas forcément sollicité ou fait des propositions car chaque fois que l'on m'a proposé quelque chose, un projet, je crois que j'ai dit oui! En revanche, je ne veux pas décider par moi-même car les choses doivent se faire collectivement et collégialement. (songeur) C'est curieux comme on me critique quand je ne fais pas certaines choses et comme on dit que je décide tout seul quand je prends certaines initiatives...

• Vous ne cachez pas que vous venez du monde du rugby, vous apparaissez souvent froid et distant mais vous vous présentez pourtant pour un nouveau mandat de 4 ans. Quelles sont les véritables raisons ?
La passion, tout simplement! On me reproche effectivement d'être introverti et c'est vrai que je le suis. Même quand je suis au stade pour l'USAP, mon club de cœur au niveau rugby, je reste introverti. Mais croyez-moi, je bous à l'intérieur et je suis un passionné!

• Quel sera le véritable rôle d’Edwige LAWSON ?
Edwige est membre du Comité Directeur de la Fédération et vice-présidente de la LFB. Etant donné son image, sa carrière et son réseau et à partir du moment où elle décidait de mettre un terme à sa carrière, il était dommage de ne pas lui proposer de s'engager avec nous. Elle en a accepté l'idée. En revanche, permettez-moi d'attendre que le résultat des élections ait été entériné avant de vous parler de son rôle précisément.

• On connait l’importance de la participation financière de la municipalité de Lattes et du maire Cyril MEUNIER pour ce club. Craignez-vous un changement de municipalité ?
Je ne le crains pas mais c'est un des éléments dont nous devons tenir compte dans toutes nos décisions.

• Avez-vous ou déjà rencontré les principaux opposants pour connaître leurs positions concernant le basket de haut niveau à Lattes ou allez-vous le faire?
Non et je ne le ferai pas car ce n'est pas mon rôle. Je travaillerai avec les personnes qui seront élues.

• Le BLMA à la fin de ce nouveau mandat, comment le voyez-vous ?
J'espère simplement que ce sera un club qui comptera. Et pour cela, il nous faut des résultats sportifs qui amènent des budgets et des partenaires, un club de supporters qui doit grandir et grossir (le BLMA y participe en ayant concédé la buvette et en ayant mis en place un tarif avantageux pour les Jumpers) et un club de bénévoles.

• Même si on ne gouverne pas pour être aimé, n’aimeriez-vous pas parfois être un peu plus populaire ?
Je dis toujours que ma femme et mes enfants m'aiment et que c'est ce qui compte le plus pour moi. En dehors d'eux, personne ne me connaît intimement. Au niveau des élus, je n'ai pas de souci non plus. Alors autant vous le dire: le fait qu'un quarteron - un tout petit quarteron en fait - de frustrés ne m'aime pas ne me perturbe pas. Moi je respecte les gens même si on ne me respecte pas toujours.

• Je vous laisse la conclusion…
A nous de travailler pour obtenir, dans l'ordre: des résultats sportifs, des partenaires de plus en plus nombreux, un public et un Centre de Formation le plus efficace possible. Je ne fais rien ici pour moi-même mais pour le club. C'est ma contribution au monde associatif, sportif en l’occurrence.

Merci Président. Rendez-vous maintenant le 6 septembre pour les élections - je rappelle à tous les licenciés qu'il serait bon de voter ou de faire passer des procurations - car même si avec une liste unique le résultat ne fait guère de mystère cette date marquera le début d'une nouvelle mandature pendant laquelle nous pourrons juger les actes.

Jeudi 29 Août 2013
Dominique B.

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